« Certains discours expliquent la délinquance nouméenne par l’inadaptation de la jeunesse kanak au monde urbain moderne, c’estune stigmatisation qu’il est nécessaire de déconstruire pour aller de l’avant » explique le chercheur. Le constat d’une jeunesse désocialisée et potentiellement dangereuse a tendance à imprégner les discours officiels à Nouméa mais aussi en tribu. Les solutions ? Déplacer les questions et la vision sur la jeunesse. « Essayer de comprendre ce que la dualité entre « vie à la tribu » et « vie à la ville » peut avoir de riche et pendre en compte cette trajectoire particulière qui lie deux modes de vie. » suggère Ulysse Rabaté.
Urgence à donner la parole
« Icil’avenir du pays est explicitement placé dans la capacité des jeunes à faire vivre les mots des Accords » remarque le scientifique « ils subissent de la part des vieux qui ont lutté une pression qui n’est pas seulement coutumière, mais aussi politique ». Or quand les jeunes prennent la parole c’est bien souvent pour exprimer la contradiction qu’ils ressentent entre les idéaux de leurs parents et leur réalité sociale. « Il y a urgence à écouter cette nouvelle génération, c’est le seul moyen de déconstruire les rapports conflictuels » conclut le chercheur. Rien de tel que parler pour s’entendre en somme.