
Les bâtiments faisant face à la mer, à deux pas de l’Université et du théâtre de l’Ile, sont les vestiges du bagne de l’Ile Nou, classés au Patrimoine de la province Sud depuis les années 90. Restauré par la Direction de la culture et entretenu par la Mairie de Nouméa, le site se dote même aujourd’hui d’un parcours archéologique pédagogique entièrement financé par la Province. C’est avec beaucoup d’intérêt que les membres des commissions de l’enseignement public et privé et de la culture ont marché sur les pas de quelques 22 000 transportés, dirigés par Yves Mermoud, le président de l’association « Témoignage d’un passé ».
À leur côté pour cette visite, Martine Lagneau, 1ère vice-présidente de la province Sud, et Valérie Meunier, directrice du CREIPAC, l’organisme qui met de la vie entre ces pierres chargées d’histoire. « L’objectif de la sortie est de sensibiliser les élus à la problématique du devenir et de la valorisation de ces lieux hautement historiques » explique Léonard Sam, membre des commissions de l’enseignement et de la culture « Faire connaître ce patrimoine réel mais assez méconnu est l’un des objectif de l’exécutif».
Toucher un large public
Parce que l’histoire du bagne fait partie de l’histoire commune calédonienne, il devient primordial de l’ouvrir à tous pour dépasser la culture du « non-dit » qui a trop longtemps masqué ce pan important de notre passé. « Ce patrimoine fait partie de notre histoire, de notre richesse à tous, il faut le faire vivre et que les générations futures ne l’oublient pas. Il y a eu de la souffrance dans ces lieux, mais cette souffrance n’a pas été vaine parce qu’on a grandi de ça » souffle, émue, Henriette Wahuzue-Falelavaki, élue provinciale qui a beaucoup fréquenté le site étant enfant.
Si les bâtiments du bagne de Nouville (Hôtel du Commandant, chapelle, boulangerie…) sont d’ores et déjà ouverts aux écoles et aux élèves du CREIPAC, l’objectif est de les faire découvrir au plus grand nombre. « Les Calédoniens, d’abord, qui pour la plupart connaissent mal l’endroit, mais aussi les étrangers… » détaille Léonard Sam. «Un circuit pour les croisiéristes australiens est prévu dès l’année prochaine ! Cet apport touristique va ajouter à la plus-value culturelle du lieu une plus-value économique » renchérit Jean-Baptiste Friat, directeur de la Direction de la Culture. Pour Marie-Françoise Hmeun, élue en charge du patrimoine, l’identité culturelle est très importante pour l’avenir du Pays. «Posséder une culture forte ne peut que nous aider dans le cheminement vers le destin commun. Ces bâtiments ont une âme et s’approprier cette mémoire est essentiel pour savoir où on va » conclut-elle, confiante.