
« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. »
Il nous faut donc toujours regarder en arrière pour ne pas oublier celles et ceux qui ont éclairé le chemin parcouru.
Dans ce devoir de mémoire, Jacques Iekawé occupe une place toute particulière.
Au pire moment de notre histoire, lorsque la haine et la colère faisaient vaciller l’espoir, la Nouvelle-Calédonie n’a dû son salut qu’à quelques hommes courageux. Des hommes qui, dans la fureur des Évènements, ont lutté pour maintenir le fil ténu du dialogue entre les communautés. Ils étaient peu nombreux. Jacques Iekawé était l’un d’eux.
Du préfet Iekawé, nous conservons le souvenir d’un engagement exemplaire au service des valeurs et de la culture kanak, dans une Nouvelle-Calédonie plurielle, riche de son histoire, de sa diversité et de son identité singulière.
En ce sens, avant même que ces mots n’aient été écrits, Jacques Iekawé aura été l’un des précurseurs du vivre ensemble et de la construction de notre communauté de destin.
25 ans après sa disparition, nous devons donc perpétuer son engagement : travailler à la concorde, au progrès et à la paix, sans jamais rien renier de notre identité et de nos convictions.
Jacques Iekawé, qui a été tant de fois le premier et le seul kanak dans des postes et des fonctions, chaque fois plus importantes et plus prestigieuses, nous fait également prendre conscience du champ des possibles. Honorer sa mémoire, c’est montrer à la jeunesse calédonienne qu’il est possible de se créer un avenir personnel tout en servant son pays.
Rappeler l’œuvre de Jacques Iekawé, dans le contexte de la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui - inquiète, fragile, parfois sensible aux sirènes des extrêmes - est une absolue nécessité. C’est le meilleur moyen d’honorer sa mémoire et de nous montrer digne de l’engagement exemplaire qu’il nous a laissé en héritage.