
Ce sont une trentaine de professionnels de la petite enfance qui se sont retrouvés, jeudi 25 février, à l’auditorium de la province Sud en présence du directeur de la DPASS, François Waïa, du chef de service d’accompagnement des structures médico-sociales, Barbara Pellan, et de la référente du secteur petite enfance de la Province, Virginie Guillo. Au programme, la découverte du guide « recommandations de bonnes pratiques à l’intention des personnels des structures d’accueil petite enfance » expliquant « comment faire face aux situations d’urgence et à certaines maladies graves ou contagieuses en crèche ». Présenté par Isabelle Pielawa, puéricultrice à la PMI de Montravel et chargée du suivi des crèches, le document a pour objectif de servir de référence en la matière. Elaboré à partir d’un rapport du Conseil supérieur d'hygiène publique de France, il a été adapté aux conjonctures locales (présence de dengue, cas de coup de chaleur…). En plus de rappels règlementaires et de focus médicaux (mort inattendue du nourrisson, gale…), le manuel contient des fiches pratiques, des fiches de symptômes et des outils facilitant la prise en charge de l’enfant. « Vous faites face presque tous les jours à des problématiques de santé et il est important de savoir agir en conséquence » rappelle Isabelle Pielawa.
Harmoniser les pratiques
L’idée est de clarifier et de normaliser les conduites à tenir au sein des structures d’accueil petite enfance. « Ce document vous accompagne et vous montre vers quoi il faut tendre » explique Virginie Guillo « vous avez tous vos modes de fonctionnement et nous l’entendons, mais on vous invite à essayer d’aller vers celui-là pour que ça soit plus simple ». L’accueil d’un enfant malade en collectivité étant un sujet sensible, il était important de mettre un cadre clair pour harmoniser les pratiques professionnelles et protéger juridiquement les établissements. « Dansle cadre d’une administration médicamenteuse, de paracétamol par exemple, ce sont les écrits des parents ou du médecin qui font foi » rappelle Isabelle Pielawa « il y a dans le guide un exemple type d’autorisation à faire remplir aux parents pour vous faciliter la tâche. C’est important car si il y a une erreur, en l’absence d’écrit ce sera la faute de celui qui a administré le médicament ».
Un premier pas vers une politique de règlementation
Mais les réalités du terrain sont parfois difficiles à concilier avec les conseils théoriques et la présentation a suscité des remarques chez les professionnels concernés. En cause, notamment, les conditions d’accueil d’un enfant malade dans la structure et les risques d’épidémies. « Tant qu’il n’y aura pas de règlementation du point de vue sanitaire, il n’y aura pas de solution ! » indique une directrice d’établissement. Les structures d’accueil se sentent parfois démunies devant des décisions médicales qui leur semblent inadaptées «la problématique actuelle réelle c’est que les médecins traitent les enfants mais n’arrêtent pas les parents donc on doit les garder au risque de contaminer tous les autres » expliquent-ils. François Waïa s’engage à mettre en place des moyens pour soutenir les accueillants dans leurs difficultés « par la mise en placed’un médecin provincial référent, par exemple, qui ferait l’interface entre vous et le médecin traitant de l’enfant » propose-t-il. Virginie Guillo, quant à elle, promet également une continuité de la démarche. « Nous sommes là pour vous aider, vous le savez. La réflexion amenée est intéressante et c’est vrai que ce guide n’est pas suffisant. C’est une base, un outil qui doit servir de ligne de conduite et qui est un premier pas vers une vraie règlementation » conclut-elle.