Les médiatrices formées pour le terrain

« Au-delà d’apporter l’information aux populations vivant en tribu, notre rôle consiste aussi à sensibiliser et prévenir sur des sujets touchant la santé, l’hygiène et l’environnement », souligne Marie-Ange Taironi, coordinatrice de médiatrices de la zone Sud. La session de trois jours, s’est déroulée du 27 février au 1^er mars, à La Foa pour les médiatrices des antennes de la zone Nord  de la Province. Leurs homologues de la zone Sud reçoivent le même enseignement à Nouméa du 1^er au 3 mars. Des thématiques spécifiques sont abordées comme les maladies vectorielles, l’hygiène corporelle et dentaire, l’alimentation, la contraception et la santé sexuelle. Le volet environnement s’attache plus particulièrement à la présentation des gardes nature et à la question des signalements en cas d’infraction.

Faire face à toutes situations

Lors de sa prise de fonction, une médiatrice reçoit une courte formation d’une journée et le livret d’accueil, une sorte de « bible du médiateur ». La jeune recrue est accompagnée par sa coordinatrice référente tout au long de son parcours. La formation proposée permet de compléter ses connaissances afin de mieux répondre aux attentes et besoins des populations. « Parfois, il arrive que les médiatrices soient démunies face à certaines situations comme le suicide. La session sur la prévention du mal-être dispensée par une psychologue de la DPASS donnera des outils pour soutenir les personnes concernées par le sujet. » 

Sur le terrain, les médiatrices sont des vecteurs d’information administrative et associative. Elles disposent pour cela d’un fond documentaire sur diverses aides et dispositifs provinciales mais pas seulement. Elles peuvent en cas de besoin traduire l’information en langues vernaculaires. C’est pourquoi, la plupart sont recrutées au sein même des tribus où elles exercent. Elles sont des relais entre les administrés éloignés et l’administration provinciale. Ce sont elles qui font remonter les problématiques et besoins des populations, c’est pourquoi, les médiatrices sont précieuses.

Tatiana Vama, médiatrice aux tribus de Goro et Touaourou

Médiatrice depuis un an, Tatiana prend son métier très à cœur et souhaite poursuivre dans la médiation sociale au-delà de son contrat PPIC*. « J’aime ce que je fais car j’ai l’impression d’être utile. Je rends visite aux personnes âgées et les aide à constituer des dossiers d’aides. Cette formation m’intéresse car je vais pouvoir revenir avec plus d’information et proposer d’autres aides aux personnes en tribu. »

Marie-Joséphine Kamodji, médiatrice à la tribu de Saint-Louis

Arrivée en 2015 au Service de médiation d’insertion et de prévention de la province Sud, Marie-Joséphine souhaite se lancer dans la pêche aux crabes. Projet qu’elle construit parallèlement à son travail en tant que médiatrice. A la tribu de Saint-Louis, elle aide les personnes âgées dans leurs démarches administratives mais les jeunes occupent une grande partie de ses missions. « La plupart ont arrêté leur scolarité à 13 ans et n’ont aucune qualification. Nous essayons de trouver une solution pour qu’ils accèdent à une formation que cela soit via les chantiers d’insertion ou la MIJ. La formation va m’apporter des informations qui me manquent sur la DPASS notamment. »

• Programme  Provincial d’Insertion Citoyenne (PPIC)