Noël Weniewa, 18 ans, est plutôt discret, mais, à son sourire en coin, on devine que ce premier chantier d’insertion lui a donné des ailes. « Olivier, notre formateur, nous a appris à passer le PVC, à manœuvrer le matériel, à couler la dalle, à peindre, à construire un deck… Je me sens aujourd’hui capable de le faire seul», raconte-t-il. Dès l’année prochaine, le jeune homme mettra à profit ses connaissances pour un autre projet au sein de la tribu: couler une dalle en ciment et monter des murs dans le grand faré, puis cimenter une partie du ponton. Toujours sous la supervision d’Olivier Whety, satisfait du travail de ses recrues. « Ils ont bien progressé et gagné en autonomie. En espérant qu’ils trouvent maintenant une porte de sortie », témoigne le formateur, originaire de la tribu.
Regarder plus loin
Car c’est bien là l’objectif premier de ces chantiers d’insertion : donner des perspectives d’avenir aux jeunes. Pour Christophe Cazautet, formateur chez l’association Active, spécialisée dans l’accompagnement des personnes en mal d’insertion professionnelle : « Il s’agit d’utiliser la production pour apprendre quelques gestes techniques aux jeunes mais surtout le savoir-être : se lever pour travailler, porter une tenue de chantier, ». Et le stage a porté ses fruits. D’après Virginie qui suit les apprenants à travers la Mission d’Insertion des Jeunes (MIJ), tous ont pris confiance en eux depuis l’opération. Sur leurs CV, les compétences et savoir-faire acquis ont été valorisés. L’un d’entre eux a déjà trouvé un emploi d’un mois dans le BTP, tandis que d’autres envisagent un micro-projet au sein de la tribu. S’il faudra du temps pour voir ces projets se concrétiser, l’entrain et le dynamisme sont de retour. Ce qui est déjà un bon point. En dix ans d’existence, ce dispositif d’insertion mis en place par la province Sud et l’association ACTIVE a fait ses preuves. Le taux d’insertion positive - professionnelle ou sociale - atteint 94 %.
Intérêt général
Ce chantier d’insertion n’est pas le premier que la tribu de Ouara entreprend. Depuis 2011, bon nombre d’équipements ont été construits ou rénovés avec le concours de la province, de l’Etat et de la mairie du Mont-Dore, comme la cuisine et le bloc sanitaire, l’église, le wharf, la salle polyvalente ou encore le plateau sportif. La rénovation du dispensaire ? « C’est une belle opération qui était nécessaire», indique Nathalie Lemagne, chef de service médiation insertion prévention à la province Sud. La demande de travaux avait été formulée par le conseil des anciens en septembre 2011. Et le résultat final est porteur d’espoir. « Avec cette rénovation, on va pouvoir multiplier par deux les allées et venues des équipes médicale et médico-sociales. Elle seront présentes une fois par semaine, au lieu de deux fois par mois », précise François Waia, directeur de la DPASS. De quoi accueillir le personnel médical dans de meilleures conditions et améliorer la qualité de prise en charge des patients. « Ce sont des chantiers comme ceux-là qui nous réunissent et nous font travailler ensemble. Et le pays en a bien besoin. Les jeunes peuvent être fiers d’avoir travaillé pour le bien-être de leur tribu », conclut Dominique Molé, 3e vice-président en charge de la jeunesse.
Le dispensaire rénové a été inauguré en présence du 3e vice-président en charge de la jeunesse, Dominique Molé, et des élues provinciales, Marie-Françoise Hmeun et Monique Jandot.
Du 4 juillet au 25 août, les stagiaires ont appris les différents métiers du bâtiment, encadrés par les professionnels de l'association Active, dont Olivier Whety, leur formateur.
Les élus ont remis aux stagiaires leur attestation de « mise en situation professionnelle »