« Le marché de Sarraméa a pris de l’ampleur, il manquait des emplacements couverts pour accueillir les gens de la tribu, d’autant qu’on invite parfois le marché de Canala », explique Apollinaire Chelety, chef de la tribu, satisfait d’avoir reçu l’appui de la province pour rénover et construire de nouveaux farés. Cédric, Claudio, Raymond, Wisman, Diego et Adam ont travaillé dur, de juin à novembre, pour donner vie à ce lieu d'échanges qui accompagnera le développement de la commune. Le résultat est là : deux fois plus de stands et donc aussi d’abris pour les campeurs. « Je voudrais vous féliciter pour avoir fait de cette vallée ce qu’elle est devenue, souligne Louis Mapou. C’est encourageant de donner un coup de main quand on sait que les choses avancent ».
Gagnant-gagnant
Au-delà de l’amélioration des infrastructures, ces chantiers visent la réinsertion professionnelle. « Il est important de rappeler à quel point notre jeunesse occupe une place centrale, précise Philippe Gomès. Non pas cette jeunesse dont on entend parler à la télévision pour ses exactions, mais celle qui réussit. Cette jeunesse qui a le sens de l’effort, qui construit, qui se projette… Cette jeunesse-là, c’est 95 % de nos jeunes ». Et c’est celle que façonnent les « chantiers d’insertion » proposés depuis 2006 par la province Sud et l’association ACTIVE. A travers la réalisation d’un édifice pérenne, les stagiaires, originaires de la tribu, acquièrent des gestes techniques et professionnels, un savoir-faire et un savoir-être, tout en reprenant goût au travail et à l’effort. Le combo gagnant pour les remettre en selle. « A l’issue de ces chantiers, nous avons 94 % d’insertion positive, professionnelle ou sociale », indique Nathalie Lemagne, chef de service médiation insertion prévention à la province Sud.
Cap sur l’emploi
Avec une quinzaine de chantiers d’insertion engagés chaque année, ce dispositif est une des priorités provinciales. Et tout le monde apporte sa pierre à l’édifice, de la mairie aux autorités coutumières, en passant par la tribu, qui fournit les repas. Pour Philippe Gomès, « ces chantiers sont un motif de fierté. La fierté que nos jeunes aient réussi avec leurs mains à créer des infrastructures collectives ». C’est aussi une fierté pour les jeunes. En témoigne le nombre de T-shirts « J’apprends, Je réussis » qu’ils continuent à arborer fièrement après leur stage. « Ils ont fait un beau travail au travers de la province et des formateurs », se réjouit Alexandre Némébreux, le maire de Sarraméa. « Les jeunes ont apprécié le contact avec le bois et ils ont été très créatifs », confirme Marin Némébreux, leur formateur. Désormais en possession d’une attestation de « mise en situation professionnelle », cinq d’entre eux envisagent une formation. Preuve qu’un futur se dessine au bout du chemin.
C’est en présence du député Philippe Gomès, du 3e vice-président de la province Sud en charge de la jeunesse, Dominique Molé et Louis Mapou, membre de la commission provinciale du développement économique, que les nouveaux farés du marché de Sarraméa ont été inaugurés.
Marin Némébreux, l’un des deux formateurs que ses stagiaires ont surnommé « le Sauveur »
Durant 5 mois, les stagiaires ont appris les différents métiers du bâtiment, encadrés par les professionnels de l'association Active, spécialisée dans l’accompagnement des personnes en mal d’insertion professionnelle.