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Visite à l’internat Jeanne-d’Albret

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Ecrit le 13 septembre 2016 par la province Sud
Le Mois du Patrimoine offre une belle occasion de découvrir ou redécouvrir notre passé à travers les sites et lieux qui ont marqué l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Certains bâtiments conjuguent passé et présent. C’est le cas de l’internat Jeanne-d’Albret qui accueille des jeunes filles depuis près d’un siècle.

En pénétrant dans l’internat Jeanne-d’Albret, la première chose que l’on remarque, c’est ce vieux carrelage typique d’antan. Le temps semble s’être figé dans cette bâtisse vieille d’un siècle. Ce mercredi après-midi, toutes les internes sont en « vadrouille » nous informe Mathurine Wea, la directrice. Nous commençons la visite par les « box ». « A l’origine, c’était un immense dortoir que nous avons divisé pour former des box constitués de 4 lits superposés » précise notre guide. Les chambres vides ajoutent un peu plus de nostalgie au lieu qu’on imagine si vivant et gai d’habitude. Une atmosphère calme et sereine émane de ces murs d’un beige démodé. En explorant ces pièces impeccablement rangées, les sanitaires datant des années 50, la salle d’étude, c’est un peu comme entrevoir l’intimité des vies naissantes de toutes celles qui ont foulé cet endroit. « C’est étonnement propre ! » s’exclame un papa venu faire la visite guidée avec sa femme et ses enfants. Cette année, le pensionnat accueille 40 internes dont 17 dans le cadre du dispositif internat d’excellence.

Visite de l'internat Jeanne-d'Albret dans le cadre du Mois du Patrimoine avec Mathurine Wea, la directrice (à droite).

 

Plus qu’un internat, une institution

Au début des années 20, l’éducation des jeunes filles de brousse posait problème. Il n’existait pas d’internat pour elles à Nouméa. C’est le Pasteur Nisolle, encouragé par le pasteur Allegret qui décida de créer l’Institut Jeanne-d’Albret. Celui-ci est démoli en 1956 et sur ses ruines, le pensionnat est entièrement reconstruit. Il se dote par la même occasion d’un étage. Depuis sa réouverture en mars 1958, il n’a jamais cessé d’accueillir des pensionnaires de la sixième au lycée et même à l’université depuis les années 90. La vie quotidienne est rythmée par les emplois du temps des jeunes filles. « La journée commence à partir de 6h avec le service du petit déjeuner. A 7h30, tout le monde est parti, la femme de ménage commence alors son travail. Les internes reviennent à partir de 17h et à 18h30, le dîner est servi. »  Comme dans tout internat, il existe des règles que les pensionnaires doivent suivre scrupuleusement. «  Chacune doit inscrire son nom sur le cahier d’entrée et de sortie. Ainsi, nous savons si quelqu’un manque à l’appel le soir. Si une jeune fille est en retard ou a un empêchement, elle doit impérativement nous prévenir par téléphone, dans le cas contraire, nous appelons les parents.  » La directrice assure qu’en générale, les filles sont sérieuses et qu’il n’y a pas lieu de les rappeler à l’ordre.

 

L’apprentissage de la vie en communauté

Le choix de l’internat n’est pas motivé par des motifs uniquement économiques. Souvent l’éloignement géographique et l’accès à un environnement propice pour étudier sont des raisons suffisantes. « Parfois, elles viennent de familles nombreuses et n’ont pas d’espace pour étudier sereinement. » C’est le cas de Shuana Adjouhgniope, 26 ans, actuellement en BTS assistant manager au lycée Cluny. « Après avoir goûté à la vie active, j’ai voulu reprendre mes études. Etre ici en semaine, m’évite de prendre le bus tous les jours et je peux travailler dans de bonnes conditions. » La vie à l’internat a ses avantages, Shuana n’a pas à se préoccuper de la cuisine, ni du ménage et des courses… Pas plus qu’elle n’a à s’occuper d’une petite sœur ou un petit frère. La vie s’écoule de manière agréable au sein de l’institut, on se fait des amies, on apprend à vivre en communauté et à respecter l’autre, un premier pas vers le vivre-ensemble !

Audrey Ouary, en terminal au lycée Escoffier et Shuana Adjouhgniope, en BTS assistant Management, au lycée Cluny.

 

Internat d’excellence

Depuis 2011, l’institut Jeanne-d’Albret est certifié internat d’excellence de la province Sud. Ce dispositif propose aux élèves et étudiants qui ne trouvent pas dans leur environnement les conditions propices à la réussite scolaire, un accueil et un projet éducatif et pédagogique qui favoriseront leur réussite. Ce dispositif s’adresse à tout élève volontaire de la province Sud (collégien, lycéen, boursier…).


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