
Parmi les différents secteurs de production retenus dans la PPAP, la politique publique agricole provinciale, comme étant stratégiques pour l’amélioration du niveau d’autonomie alimentaire de la Nouvelle-Calédonie, l’aviculture chair est l’une des filières prioritaires, en raison du fort potentiel de développement qu’elle présente, soutenu par une demande croissante des consommateurs en produits frais locaux de qualité.
Objectif : 2 000 tonnes produites localement en 2025
Pour la filière avicole chair, l’objectif a été fixé dans le cadre de la PPAP à 30% d’autonomie à long terme, avec au moins 2 000 tonnes produites localement en 2025 (15 % d’autonomie). En effet, l’étude de marché suivie conjointement par la province Sud et l’OCEF en 2015 a montré que les consommateurs calédoniens plébiscitaient la qualité de la production locale pour leur consommation à domicile. Mais en raison des prix de vente élevés, une grande partie d’entre eux ne peut pas se permettre de consommer régulièrement des produits frais. Si la filière locale était en mesure de proposer un produit de moyenne gamme (800 F/kg en magasin), il serait envisageable de capter 1 000 tonnes supplémentaires sur les importations soit environ 2 000 tonnes produites localement. Pour atteindre ces objectifs, la production locale doit donc se structurer et s’organiser pour réduire les coûts de production mais aussi mettre en avant ses atouts (production pays, frais et de qualité) et s’adapter à la demande des consommateurs (types de produits, qualités de produits, prix, volumes).
Une mission d’experts
A l’Ile de la Réunion, comme en Nouvelle-Calédonie, la volaille est la viande la plus consommée avec près de 40 kg par habitant par an. Malgré un contexte similaire, la filière avicole réunionnaise satisfait 38 % de la demande en volailles contre 8% en Nouvelle-Calédonie. Leur principal point fort réside en l’articulation structurée autour d’une interprofession et de plusieurs outils et organisations professionnelles (couvoirs - provendiers – transformateurs - groupements de producteurs) qui leur ont permis de s’adapter au marché par une segmentation appropriée. Afin de bénéficier de cette expérience, la province Sud a pris l’attache de l’Association réunionnaise interprofessionnelle de la volaille et du lapin (ARIV) qui sera un partenaire précieux dans le cadre de l’élaboration du schéma directeur de la province Sud pour le développement de la filière avicole chair. Après une première mission en 2015 visant à faire un état des lieux de la filière et à travailler sur les premières orientations pour le schéma directeur, la seconde mission d’avril 2016 a permis de poursuivre les travaux, notamment au sujet des organisations et des outils permettant de structurer la filière, du programme d’actions lié au lancement de la gamme « petit poulet », mais aussi sur le potentiel que représentent les marchés de la restauration hors-foyer collective et commerciale. A l’issue de cette mission et après validation de l’exécutif, le schéma directeur avicole pourra être proposé aux professionnels et acteurs de la filière avicole chair.
La filière aviculture chair en chiffres En 2015, la Nouvelle Calédonie a consommé près de 10 500 tonnes de volaille de chair (viande brute) pour une valeur de plus de 3 milliards de francs soit plus de 40 kg par habitant et par an. En dix ans, alors que la demande globale en volaille de chair a augmenté de 30 %, la production locale n’a augmenté que de 20 %. Ce sont donc les importations de produits congelés qui ont compensé le manque, passant de 7 500 tonnes en 2005 à 9 600 tonnes en 2015. |